J’allais là presque tous les mardis après-midis, le matin comme je
l’avais fait quelques fois à Quito. Je m’agenouillais devant l’autel et
je priais quelques minutes. Chez moi, après avoir prié, je sortais de
l’église immédiatement; mais ici, non ; peu de catholiques visitent
l’église et cet environnement unique m’invitait à méditer. Parfois, je
restais en me mettant à genoux, j’écoutais autour de moi vivre la
tranquillité et je ressentais la paix. Autrefois, je m’asseyais sur un
banc et je regardais autour de moi, et plus particulièrement le coin où
on allume des bougies, pour les voir se consumer petit à petit, et les
fleurs les plus belles de la saison qui s’ouvrent. Dans le coin, se
trouvait un petit autel dédié à la Sainte Vierge.
Mais je me
suis vite aperçue que je n’étais pas la seule à fréquenter ce lieu à ce
moment-là du jour : je rencontrais, parfois, une petite dame à côte de
moi, quand je priais à l’autel. Elle s’habillait en noir et gris avec un
châle en soie de couleur beige sur les épaules. Souvent la dame restait
là plus longtemps que moi et elle portait le châle sur la tête quand
elle priait. Elle allumait toujours une bougie avant de prier.
Un
jour, elle est arrivée sans le châle, elle s’est dirigée vers le petit
autel en marchant très rapidement. Elle paraissait fâchée, agacée et
très soucieuse. Soudain, elle s’est mise à pleurer en s’agenouillant
pendant environ dix minutes. Après, elle s’est levée et m’a regardée.
Elle m’a dit : je suis émue, je ne vous verrai plus jamais. Elle est
partie.
À partir de ce moment-là, il y a trois ans, à chaque
fois que je rencontre une petite dame en noir à l’église je me souviens
de cette scène.
Cet événement me paraît irréaliste. La dame ne
m’a jamais parlé; cependant, elle a partagé avec moi ses sentiments et
la beauté du lieu sans dire un mot. Je n’aurais pas eu cette expérience
si j’étais en Équateur, où je ne reste que quelques minutes à l’église.
Gloria TUQUERRES, Groupe 6A
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